Je vais maintenant vous donner
la liste des différentes appellations, parfois farfelues, du colza. J’aurais
payé une fortune pour que quelqu’un me donne cette liste il y a quelques
années, ça m’aurait évité bien des désagréments. Mais malheureusement, personne
n’en a été capable. Cette liste est le produit de trois interminables années
d’enfer à s’arracher les cheveux sans aucune aide.
Mais bien-sûr, la
sensibilité pouvant varier considérablement d’une personne à l’autre, il
convient de l’adapter à soi-même, voir de la compléter. Il est inutile, voir
dangereux d’enlever des produits qui ne provoquent aucune réaction. En effet,
c’est ce qui rend la désensibilisation difficile. Certaines personnes vont
s’habituer un peu à l’allergène à force d’être en contact. Il est donc
important pour ces personnes de ne pas abaisser leur seuil de tolérance afin de
ne pas devenir encore plus sensible et de faire des réactions très graves lors
d’un accident ultérieur. Si vous faîtes partie de ces chanceux, faîtes
simplement attention à garder vos médicaments à portée de main quand vous
mangez l’un de ces ingrédients, au cas où votre corps décidait du jour au lendemain
de devenir plus sensible. D’autres personnes vont se sensibiliser encore plus à
force d’être en contact avec l’allergène, alors que leur seuil de tolérance
augmentera lorsqu’elles ne seront plus du tout en contact avec lui. Bien sûr,
si l’avis de votre médecin va à l’encontre de ce que je vous dis là, préférez
toujours suivre son avis, il a de bonnes raison pour cela.
En raison des divergences de
sensibilité, je vais faire plusieurs listes. Une première pour les personnes peu sensibles et une deuxième pour les personnes très sensibles.
Faible sensibilité, aliments
interdits
-
Huile de colza
Certains peuvent supporter
l’huile de colza quand elle est cuite car la cuisson détruit la plupart des
protéines. Mais la plupart ne veut pas dire toutes. Donc attention ! Si
vous la supportez très bien cuite, préférez tout de même des huiles raffinés,
car elles ont été déjà préalablement chauffées lors de leur production, contrairement à l’huile de colza vierge, qui est pressée à froid, et donc bien
plus dangereuse pour vous. Mais qu’elle soit raffinée n’est pas une raison pour
la consommer froide. Faîtes la bien chauffer de manière à détruire encore plus les protéines restantes.
Attention également dans les restaurants. J’ai mangé
une fois dans un restaurant spécialisé dans les pâtes. J’ai commandé des pâtes
à l’huile d’olive. Et bien ça a été les
meilleures pâtes de ma vie mais ma dernière visite dans ce restaurant. L’huile
d’olive était coupée avec de l’huile de colza pour que ça leur revienne moins
cher !
Si vous ne supportez pas l’huile
de colza même cuite, je suis désolée de devoir vous briser le cœur en vous
annonçant que vous ne pourrez plus manger à McDonald. Leurs frites sont faîtes
avec de l’huile de colza.
Attention également aux
bouteilles composées de plusieurs huiles différentes. Parfois on pense que
c’est juste de l’huile de tournesol et catastrophe ! Redoublez de
vigilance en faisant vos achats et exigez de voir la bouteille d’huile quand
vous mangez chez quelqu’un ou au restaurant.
Huile de Canola
C'est l'huile de colza canadienne. "Can" pour Canada, et "ola" pour colza. Si vous partez là-bas, faîtes très attention, elle est apparemment très utilisée.
-
Huile/Huile végétale
N’ingurgitez jamais quoi que ce
soit sans que l’origine de l’huile ne soit précisée. Inutile de jouer à la
roulette russe, depuis que les écolos boycottent l’huile de palme vous avez 99%
de chance que ce soit de l’huile de colza. Le 1% restant c’est de l’huile de
palme, mais qui sera probablement changé en huile de colza sans aucun
avertissement préalable dans très peu de temps lorsque la marque voudra redorer
son blason.
-
Matières grasses/Matières grasses végétales
Première erreur de la personne
allergique dans le déni ! Non ce n’est pas parce qu’il n’y a pas précisé
que la matière grasse utilisée est végétale qu’il s’agit de matière grasse
animale. Les végétariens veillent au grain et on retrouve de moins en moins de
matière grasse animale sous cette appellation. Tout comme la mention huile,
vous avez 99% de chances que ce soit de l’huile de colza aujourd’hui. Pas la
peine de détester les gorilles, hein !
Les plus chanceux peuvent
s’arrêter là. Mais je vous conseille de lire la suite, pas pour vous effrayer,
mais seulement pour vous rendre compte de votre chance dans votre malheur !
Les autres, je vous conseille de boire un ou deux verres avant de passer à la
suite.
Forte sensibilité, ingrédients
interdits
-
Additifs
Un grand nombre d’additifs
peuvent être issus de l’huile de colza. Les additifs alimentaires regroupent
les colorants, les conservateurs, les émulsifiants… Ce sont principalement les
émulsifiants qui vous rendront la vie impossible. Ainsi, si vous trouvez un
produit qui indique « sans colorant et sans conservateur », il peut
très bien contenir des émulsifiants.
Je ne peux pas vous donner la liste
complète car je ne suis pas biochimiste, j’en ai découvert pas mal grâce à des
années de réactions allergiques et de recherche. Je n’ai pas tout essayé car
mon corps a fini par me dire stop. Il est possible que certains ne vous fassent
rien car vous n’êtes peut-être pas allergique à la même protéine du colza que
moi. En tout cas, il semblerait qu’au moins une trentaine d’émulsifiants
puissent en être issus. Ne pouvant pas retenir tous les numéros, je n’achète
pas un produit s’il contient un E400 quelque chose (E401,E402…), ça m’évite de
passer 3 jours au supermarché. Mais libre à vous d’aller faire vos courses avec
la liste complète. Attention tout de même, les marques savent qu’un bon nombre de
consommateurs n’achètent pas quand ils voient des additifs sur l’étiquette. Du
coup, ils mettent parfois le nom au lieu du numéro. Ces noms sont bien souvent
impossibles à interpréter pour le consommateur, ce qui fait qu’il ne peut pas
contrôler ce qu’il mange.
Attention également à vérifier absolument tout ce qui
rentre dans votre bouche. Par exemple, les chewing-gums, la viande (le jambon,
les saucisses, certains steaks hachés…), les purées (mousselines et surgelées),
les sauces (moutarde, mayonnaise, ketchup…), les farines (même les sans
gluten), les crèmes fraîches légères, certains fromages trafiqués (genre kiri,
vache qui rit…), les glaces, gâteaux, boîtes de conserve, les soupes, la
levure… Et ce ne sont que quelques exemples, on en trouve vraiment partout.
Alors même si vous ne comprenez pas pourquoi on irait mettre des additifs dans
tel ou tel produit qui vous parait naturel, ayez le réflexe de regarder la
liste des ingrédients. Ça peut vous sauver la vie.
Maintenant, quelques exemples
d’additifs pouvant être issus du colza :
Ø
E322 La lécithine : Lorsqu’elle est issue
du soja, la législation oblige à le déclarer (car le soja est un allergène
majeur, ce qui n’est pas le cas du colza). S’il est écrit lécithine de soja
vous pouvez y aller sans problème. Si rien n’est précisé, attention, il est
possible que ce soit de la lécithine de colza.
Ø
E422 : Glycérol.
Ø
E471 : Mono et di-glycérides d’acide gras.
Cet additif est présent dans énormément de produit. Si un allergique à l’huile
de palme vous dit qu’il ne peut pas manger tel produit ça ne veut pas dire que
vous pouvez. En interrogeant les fabriquants, j’ai constaté que le E471 de
certains produits était issu de 2 huiles différentes.
Ø
E496 : trioléate de sorbitane. On serait
tenté de croire qu’on peut en manger, vu qu’il est tiré de sorbitane. Mais il
vient d’un esther sorbitol et d’acide oléïque, qui est tiré de matière grasse,
donc potentiellement d’une huile, qui sera le colza si la marque est près de
ses sous (comme c’est souvent le cas). Vous le trouverez notamment dans les
levures.
Ø
E470 à E495 : Dérivés d’acides gras.
Attention si vous cherchez sur internet. Certains sites vous diront que tel
additif est toujours tiré de telle huile. C’est faux. Les industriels
développent constamment leurs technologies pour pouvoir fabriquer des additifs
moins chers. Si il y a des années ils n’étaient pas capables de fabriquer tout
ces additifs à partir du colza c’est maintenant le cas. Et le colza étant le
moins cher après l’huile de palme, je vous laisse deviner la suite.
Ø
Les auxiliaires technologiques. Une honte dans
un pays où les allergies alimentaires subissent une telle augmentation. Un
auxiliaire technologique est un ingrédient qui a un rôle secondaire dans une
recette. Il n’y a aucune obligation à le noter sur l’étiquette si ce n’est pas
un des allergènes majeurs. Par exemple, vous produisez des petits gâteaux. Vous
graissez le moule avec de l’huile de colza. Le colza est ici un auxiliaire
technologique car il ne fait pas partie de la recette. D’autres diront que sa
part est trop minime pour en faire un ingrédient, ce qui est criminel. Et bien
vous n’avez pas à mentionner le colza sur l’étiquette de votre produit. C’est
lamentable. Donc, si vous faîtes une réaction avec un produit et que rien n’est
écrit sur l’étiquette, ne vous entêtez pas.
Ce qu’il faut retenir des
additifs, c’est que si apparaît un mot tel que glycérol, glycéride, acide gras,
stéarol, stéarate… il vaut mieux appeler la marque pour en connaître l’origine.
Et ce n’est pas parce que vous pouvez manger ce produit que vous pourrez manger
absolument tous les autres produits de chez elle, et encore moins les
sous-marques ! Et je le redis, cette liste est incomplète et peut
s’adapter à votre cas. Vous pouvez supporter la lécithine de colza et réagir à
du glycérol !
-
La farine
Vous pensez à une faute de
frappe ? Que je suis complètement marteau ? Malheureusement non.
Aujourd’hui, les farines vendues en grande surface n’ont rien de pur. Vous
trouverez sur quelques emballages « lécithine de colza ». Très peu,
en somme. Mais ne vous réjouissez pas. Si peu le marquent, c’est parce que
beaucoup fraudent à côté. Mettre des additifs sur l’étiquette, ça fait fuir le
consommateur. Alors on ne les marque pas. Si le consommateur se plaint, on peut
toujours prétexter une contamination involontaire. Ou l’envoyer se faire voir
parce que le colza ne fait pas partie de la liste des allergènes majeurs. Sur
toutes les farines de supermarché que j’ai essayées, peu importe que la marque
soit prestigieuse, je n’en ai trouvé aucune qui soit propre, malgré le 100% annoncé.
-
Le pain
L’aliment qui nous semble le plus
pur est souvent le pain. Quand on nous demande comment il est fabriqué, on
répond souvent avec de la farine, de l’eau, de la levure et du sel. C’est
aujourd’hui totalement faux. Si vous êtes peu sensible, avant d’acheter du
pain, renseignez-vous auprès de votre boulanger pour savoir quelle huile il met
dedans. Si vous êtes très sensible, c’est une autre paire de manches. Beaucoup
de boulangers en ont eu marre de se lever à pas d’heure pour faire du pain. Les
additifs leur permettent d’alléger leur poids de travail en leur offrant une
pâte plus facile à travailler.
La législation autorise le pain français à
contenir une douzaine d’additifs, dont le monostéarate de glycérol dont je vous
ai parlé plus haut (E471) et la lécithine (E322). Inutile de vous tourner vers
du pain bio, si la législation autorise moins d’additifs en bio, la lécithine de colza y
est autorisée.
Ne faîtes pas non plus la même erreur que moi. En faisant mes courses au
supermarché j’avais regardé la composition du pain qu’ils y vendent, vous
savez, celui qu’il suffit de réchauffer au four. La composition n’indiquait
rien que je devais éviter, j’en ai donc acheté. Bien mal m’en a pris, la réaction
a été pire que pour une baguette de boulanger. Depuis je sais que l’absence de
tout additif pouvant être dérivé du colza sur les étiquettes de ces pains ne
garantit rien du tout. Au contraire, si ces pains ont un goût et une texture si
différente de ceux du boulanger, c’est qu’ils sont encore plus trafiqués.
-
Médicaments
Soyez extrêmement vigilants avec
les médicaments. Ne vous contentez pas de lire les mentions sur les boîtes.
Elles n’indiquent que les substances pouvant avoir un effet dangereux. Le colza
n’étant pas un allergène majeur, il ne sera jamais mentionné sur la boîte. Il
faut lire la composition sur la notice.
Vous trouverez 9 fois sur 10 des
additifs dans les excipients pouvant être du colza. La bonne nouvelle c’est que
si cela fait partie des excipients et non de la substance active vous trouverez
souvent un générique qui n’en contient pas. La mauvaise, c’est que si vous êtes
allergique au générique et que vous ne pouvez prendre que le vrai vous allez
probablement commencer à entretenir une relation de haine avec votre
pharmacien. La plupart vont vous regarder de haut et vous expliquer qu’il faut
que le médecin marque non-substituable. Mais voilà, le médecin n’a pas toujours
le temps ou l’envie de regarder le vidal. Et ils ne pensent pas toujours avoir
besoin de le faire car ils ne se doutent pas des saloperies qu’on peut trouver
dans les médicaments. Par exemple, un médecin m’a une fois prescrit de la
vitamine D. Lui comme moi pensions que c’était de la vitamine D pure. Avant de
la prendre j’ai eu le réflexe de lire la notice, plutôt par habitude que parce
que je soupçonnais quelque chose. Et bien elle contenait de l’huile végétale.
Ne comptez jamais non plus sur votre médecin ou votre pharmacien pour connaître
toutes les différentes appellations du colza. Ils n’y sont pas allergiques, ne
sont pas du tout informés sur cette allergie et ne se doutent pas le moins du
monde de l’enfer que vous vivez. Et puis ils sont humains, tout comme vous. C'est-à-dire
que tout comme vous, rien ne les empêche de sauter une ligne en lisant une
composition (vous devrez donc relire à chaque fois après eux, et je vous
conseille de lire chaque étiquette 2 fois) ou de se fier à un laboratoire qui
leur assure qu’il n’y a pas de colza alors qu’il y a écrit en toutes lettres sur
l’étiquette « huile de colza » (vécu !!!).
Si votre pharmacien
vous enquiquine pour que vous preniez le générique, ce n’est pas seulement
parce qu’ils peuvent avoir des problèmes après, mais surtout parce qu’ils
touchent plus en vendant un générique. Si vous avez besoin d’un
antihistaminique et qu’il vous explique de haut que vous ne pourrez pas faire
d’allergie au colza contenu dedans parce que c’est justement un médicament
contre les allergies, ne vous laissez pas faire. Un antihistaminique ne suffit
souvent pas à contrer une allergie alimentaire. Même la cortisone n’est souvent
pas assez rapide, c’est pour cela que certaines personnes ont besoin d’un
épipen (seringue d'adrénaline pour faire repartir le coeur en cas de choc anaphylactique). L’antihistaminique mettra au moins 15 minutes à faire effet, si jamais
il pouvait faire effet sur cette allergie un jour, et si vous gonflez de la
gorge en 2 minutes vous serez mort bien avant. Trouvez donc un pharmacien
humain et gardez-le, c’est important qu’il vous fasse confiance pour ne pas
vous mettre en danger en mettant votre parole en doute si le médecin a oublié
de marquer non-substituable ou s’il comptait sur le pharmacien pour éplucher
les étiquettes.
Si vous passez d’un médicament qui se prend de la forme orale
au même médicament qui se dissout dans un verre ou sous la langue, sachez que la
composition change. Ça peut également vous aider à trouver un médicament, car
si vous ne pouvez pas prendre un médicament à avaler vous pourrez souvent
prendre la même marque à dissoudre dans un verre ou vice-versa.
-
Arome
Apparemment, cette dénomination
peut regrouper toute substance présente à moins à moins de 2% dans un produit.
J’ignore si les marques y cachent du colza car j’ai une autre allergie
alimentaire beaucoup plus sévère qui m’interdit de toucher à tout produit dont
l’étiquette mentionne « arome ». Par précaution je vous le mets, à
vous de vous renseigner auprès de chaque marque.
-
Le miel de fleurs
Les abeilles butinent les fleurs,
ce qui, je pense, peut provoquer une réaction s’il s’agit de fleurs de colza.
J’ai fait un test une fois en en posant sur mes lèvres et j’ai bel et bien
gonflé. Mais il s’agit d’une seule fois, un autre aliment a peut-être pu
fausser mon expérience, mais je n’aime pas assez le miel pour renouveler l’expérience.
Donc à vous de voir tout en restant prudent.
La plupart d’entre vous pourront
s’arrêter là. Mais il y a un autre phénomène dont je vais vous parler, au cas
où malgré ce régime déjà draconien, vous auriez toujours des problèmes. Peu de gens semblent
être concernés, donc ne vous affolez pas. Ce phénomène concerne:
- la viande et
les produits dérivés des animaux.
Beaucoup d’animaux se voient aujourd’hui leur
ration alimentaire enrichie d’un peu de tourteaux de colza. Et pour
cause : le colza ne coûte presque rien, et augmente la productivité (par
exemple une vache nourrie avec du colza semble donner plus de lait). Ce n’est
pas pour rien que vous trouvez bon nombre de boîte d’œufs qui clament être
enrichies aux omégas (il peut s’agir également de lin). Si vous regardez les
graines toutes prêtes à donner aux poules en magasin, vous verrez qu’il est
très difficile d’en trouver sans colza.
En quoi est-ce que ça peut poser
problème ? Savez-vous que certains bébés développent une allergie
alimentaire en étant exclusivement allaités et que leur mère est obligée de
faire un régime d’éviction tout le long de l’allaitement ? Et bien
certaines personnes n’y échapperont pas. Les protéines (c'est ce à quoi votre corps réagit dans une allergie) passent dans le lait,
les œufs, la viande. Bien sûr, les chaînes de protéines sont cassées par la
digestion. Souvent le corps ne les reconnaît pas, et ne fait donc aucune
réaction allergique. Mais quelques fois, chez certaines personnes, il les
reconnaît quand même, ce qui donne des réactions, même si elles sont souvent
moins graves.
En ce qui concerne le lait, il est chauffé beaucoup plus fort que
les crèmes et le fromage durant sa production. Si vous ne supportez pas le lait, vous supporterez
encore moins le fromage. Mais si vous supportez le lait il est possible que
vous ne tolériez pas la crème.
Il existe des fromages au lait crû (comme le cantal, par exemple), qui, du fait que le lait soit crû, peuvent vous causer davantage de réactions que les autres fromages. Méfiez-vous également des oeufs.
Quant à la viande, très peu d’études ont été faîtes
là-dessus. Et ce n’est pas prêt de changer à mon avis. Reconnaître que l’on se
retrouve à manger dans la viande ce que les animaux ont mangé, c’est
reconnaître qu’on ingère potentiellement des tonnes d’antibiotiques et d’OGM en
mangeant de la viande, car je le rappelle, beaucoup plus d’OGM sont autorisés
dans la nourriture des animaux que dans la nôtre. Certaines semblent indiquer
que le poulet et le porc sont les animaux qui gardent le plus ce qu’ils ont
mangés dans leur chair. Je suis végétarienne, les œufs et le lait me donnent
des réactions, mais je n’ai donc jamais eu l’occasion de tester la viande. Si
vous ne tolérez pas les viandes saignantes, tentez peut-être de les faire cuire
au maximum, cela pourrait vous permettre de continuer à manger de la viande.
Toujours est-il qu’un régime sans
viande, sans lait et sans œufs peut-être extrêmement
dangereux et il ne convient donc pas de le faire sans être sûr à 200%
qu’on réagit bien à ces aliments et non à d’autres. Dans le cas où vous devriez
vous passer de ces aliments il faudra à tout prix vous faire aider pour
apprendre à les remplacer. Le fer végétal est moins bien absorbé
que le fer animal, alors une grande prudence est de mise. Je ne veux pas
rentrer dans le débat végétalien, mais toujours est-il que nous ne sommes pas
tous égaux, certains végétaliens (ni viande, ni lait, ni œufs) peuvent vivre
toute une vie sans problème, tandis que certains végétariens (seulement pas de
viande) doivent abandonner ce régime au bout de 2 ou 3 ans car leur santé est
en jeu. Une petite précision tout de même : personnellement je peux
consommer des produits qui ont des traces de lait, ainsi que les pilules de médicaments
qui contiennent du lait car ce qu’il reste alors de colza est trop minime pour
que mon organisme à moi réagisse.
Je vais aussi vous parler d’un
autre phénomène : l’allergie par procuration. Quézako ? Les
allergiques connaissent assez peu ce phénomène, mais les allergologues
commencent à très bien le connaître. L’allergie par procuration, c’est vous qui trinquez pour quelque chose que quelqu’un d’autre a eu le plaisir de manger !
Un comble ! C’est un ami qui vous fait la bise, votre copain ou copine qui
vous embrasse, et là vous faîtes une réaction allergique parce qu’il ou elle a
mangé un produit que vous ne supportez pas. Si vous êtes concerné, votre
copain/copine devra subir le même régime que vous pour pouvoir vous embrasser.
Vous devrez vous lavez les mains assez minutieusement avant de manger ou de les
porter à votre bouche après avoir touché les mains de quelqu’un (Vous allez
vous en rendre compte, les autres passent leur temps à manger et à vous
tripoter après !). Ne pas mettre le stylo de quelqu’un d’autre à votre
bouche, ne jamais boire dans le même verre ou
au goulot de la même bouteille que quelqu’un, ne pas manger un plat
cuisiné par quelqu’un qui l’a mélangé avec la même cuillère avec laquelle il
l’a goûté… Bref, vous allez passer pour le chieur de service. Mais c’est pas
grave, les autres pourront toujours manger pour se consoler…